À 12 ans déjà, je voulais devenir photographe, peut-être même photographe de guerre. Car je voyais dans l’image une arme pour dénoncer l’injustice de ce monde, pour témoigner de ce que l’on préfère taire. Mais la réponse que l’on me donna fut cinglante : « Photographe, ce n’est pas un vrai métier. » Pourtant, ce rêve ne m’a jamais quitté. Il est resté en moi comme une braise sous la cendre, attendant son heure.

Quinze ans plus tard, je redécouvre la photographie en noir et blanc. Les développements en laboratoire, l’odeur du révélateur, la magie de l’image qui surgit peu à peu sur le papier… Et avec cette révélation, c’est moi-même qui me révèle. Puis viennent les couleurs, comme une nouvelle palette infinie. Je découvre alors les multiples possibilités d’écrire avec la lumière et les ombres, de composer des récits visuels où chaque nuance devient une émotion, chaque contraste une vérité. J’ai choisi alors, de ne pas montrer la guerre, mais de révéler le beau, le merveilleux, la poésie des visages, des corps et des paysages. 

La photographie  devient en moi, une manière de vivre, de penser, de ressentir.

Animateur dans un club photo, je m’initie à l’art du portrait, puis je m’aventure vers la nature et la photographie animalière. Chaque étape est une école de patience et d’observation, une invitation à voir au-delà des apparences.

Aujourd’hui, ma démarche s’est transformée. La photographie n’est plus seulement un témoignage, elle est une quête poétique et artistique. Je ne cherche pas à figer une image, mais à révéler une vérité intérieure. Dans chaque portrait, j’essaie de dénicher ce qui vous rend unique : votre sensibilité, vos forces, vos fragilités. Car derrière l’image que vous choisissez de montrer, il existe un diamant brut, aux multiples facettes, que j’aime mettre en lumière.

Pour moi, photographier, c’est dialoguer avec l’invisible. C’est accepter que la beauté ne réside pas uniquement dans la perfection, mais dans l’authenticité. C’est comprendre que chaque être porte en lui une histoire, un souffle, une vibration que l’objectif peut capter si l’on prend le temps d’écouter. La photographie devient alors un miroir de l’âme, une passerelle entre l’intime et l’universel.

J’aime les nouveaux projets, les défis qui me poussent à explorer encore plus loin. Dans mes recherches, le corps et la nature reviennent sans cesse, comme deux forces en communion éternelle. Le corps, fragile et puissant, et la nature, infinie et indomptable, se répondent et s’entrelacent. Ensemble, ils racontent l’histoire de notre humanité, de notre lien profond avec le monde vivant.

Ainsi, chaque image est pour moi une méditation : une tentative de saisir l’éphémère, de donner forme à l’invisible, de transformer la lumière en langage. La photographie n’est pas seulement un art visuel, elle est une philosophie de vie, une manière de dire que derrière chaque regard, chaque geste, chaque paysage, se cache une vérité qui mérite d’être révélée.